Les fleuves irréversibles de l'immigration...
On n’empêche pas les fleuves de courir vers la mer. De même, on ne peut empêcher les habitants de pays ravagés par la guerre, par la misère, et par la famine, de chercher refuge sur des terres plus paisibles et plus riches. Il y a là quelque chose d’inéluctable.
Le malheur, c’est que notre pays ne peut accueillir ces dizaines de milliers de victimes. Le voudrait-il, son équilibre serait en péril. La solution serait d’aider ces pays à retrouver les chemins de la paix et de la démocratie et à devenir autonomes. Pas facile. L’ingérence est souvent refusée et les aides sont souvent détournées de leurs destinataires. Malheureusement, on éradiquera la famine et la misère du monde que le jour où chaque pays sera capable de se prendre en charge.
En attendant, les immigrés se pressent par milliers en Espagne, en Italie, en France, etc. poussés par un instinct de survie. Que faire ? Les régulariser tous provoquerait sans doute un appel d’air et multiplierait les arrivées. Mais pourquoi ne pas régulariser ceux qui sont là depuis longtemps, qui vivent dans la peur et qui souvent, travailleurs clandestins, participent à la richesse de notre pays, cotisent à la sécurité sociale et aux caisses de retraite ?...
Doit-on, enfin, refouler systématiquement les nouveaux immigrés qui ne cessent d’arriver sur notre sol ? Certains risquent leur vie dans leur pays. Il faudrait au moins accueillir ceux-là. Quant aux autres, certains d’entre nous essaient d’empêcher de décoller les avions qui les reconduisent dans leur pays. Font-ils preuve de trop de compassion ? Je n’en suis pas sûr et je me demande si, dans cinquante ans, nos descendants ne donneront pas à nos places et à nos avenues, les noms de ceux qui se seront opposés à ces expulsions, fiers de leur résistance et honteux de la pusillanimité de trop d’entre nous, qui aurons fermé les yeux devant tous ces renvois hors de France d’êtres humains en quête d’asile… HL